Je vous présente l’agripaume de mon jardin.
Cette année, on dirait qu’elle veut me dépasser. Elle s’impose. Lorsque quelqu’un visite ma cour, invariablement, il veut savoir ce que c’est.
Certains croient que c’est mon plant de pot – pas la même plante. Et je préfère de loin le calme qu’elle m’offre au gelage systémique du cannabis.
Cette plante de la famille des menthes, des lamiacées, m’a été donnée par mon herboriste il y a plusieurs années. Et ses bébés sont déjà allés rejoindre les vies des personnes qui en ont besoin à leur tour.
Un effet secondaire imprévisible lorsqu’on goûte aux plantes, c’est d’avoir envie de les planter et de prendre soin d’eux. Ensuite, ça peut paraître bizarre, woo-woo, lorsque quelqu’un en parle comme un être vivant, un ami. Sauf que les plantes, c’est des êtres vivants, avec toute leur complexité et leurs particularités.
Et quand je regarde l’agripaume comme ça, dans mon sol pauvre et rocailleux, qui se fait toute grande… qui lorsqu’elle était dans un petit pot de plastique sur une terrasse d’appartement s’est fait sérieusement maltraiter par mes enfants, je me dis wow, quelle résilience. Et c’est un des cadeaux qu’elle m’a faits quand je suis devenue mère.
C’est une image assez commune, mais pas fausse pour autant, que de dire que lorsqu’on devient parent, il y a une partie de notre cœur qui part faire sa vie dans le monde. Même le plus zen des parents va vivre, à un moment ou à un autre, son lot d’angoisses.
C’est quoi le lien avec la plante?
Le nom botanique de l’agripaume, c’est Leonurus cardiaca : cœur de lion. Quelqu’un dans l’histoire botanique connaissait cette plante, et a décidé de lui donner ce nom fort qui nous indique déjà un peu ce qu’elle nous offre.
Elle a traditionnellement été utilisée pour prendre soin de notre cœur physiologique.
En tant qu’herboriste, je vois les émotions comme faisant partie de notre physiologie. Ce n’est pas quelque chose d’abstrait, ou qui se passerait uniquement entre nos neurones. Pour le cœur, le lien avec certaines émotions est fortement enraciné dans notre imaginaire collectif. Et la science s’y intéresse également. Juste taper « Broken heart syndrome » sur Pubmed, c’est une expérience.
Alors que nous n’avons pas encore les microscopes pour voir ce que d’autres émotions font sur d’autres systèmes de notre corps, l’imagerie médicale offre des preuves de l’effet d’un stress émotionnel ou physique intense sur notre cœur.
L’agripaume apaise le cœur, dans toutes ses dimensions.
Dans les pratiques traditionnelles, elle a fait ses preuves en périodes difficiles, des transitions, lorsqu’agitation et angoisses sont présentes. Comme si sa propriété de tonique du système nerveux n’était déjà pas assez pertinente lorsqu’on devient parent, elle est également un excellent tonique du système reproducteur.
L’agripaume dispose également d'une longue tradition d'usage pour soutenir l’utérus tout au long de la vie de la personne qui le porte. Que ce soit en SPM ou pour certaines problématiques menstruelles, pendant ou après un accouchement, soutenir son système nerveux en post-partum, l’agripaume a tant à offrir. Vérifiez auprès de votre herboriste si elle peut vous convenir! Évidemment, en premier lieu, consultez votre médecin si vous vivez des problématiques de santé.
J’ai découvert mon propre cœur de lionne pendant l’accouchement de mon fils. Les semaines qui suivaient étaient si intenses que, quelquefois, le courage me quittait.
Chaque défi faisait place à un nouveau. C’était sans répit.
On dit que ce qui est important avec des bébés et des enfants, c’est d’être calme soi-même. Ils en ont besoin pour se sentir en sécurité et pouvoir s’apaiser. C’est tellement plus facile à dire qu'à faire quand ton système nerveux est frit à la suite d’une éternité sans sommeil, alimentation adéquate ou soutien à la maison.
Qui est là pour nous aider à nous centrer nous?
En anglais, l’agripaume s’appelle motherwort. La plante des mères.
Ce que certains adeptes rapportent, c'est qu’elle ne prend pas seulement soin des mères, mais également de ceux qui ont des blessures reliées à leur propre mère.
Mes enfants sont plus grands maintenant, j’ai un peu oublié l’agripaume pour explorer d’autres plantes. Là elle s’érige dans mon jardin et me rappelle son existence.
Je vis d’autres transitions et deuils, mais elle est toujours là pour moi.
Ne cessez pas votre médication sans consulter votre médecin et votre pharmacien et informez-les des plantes médicinales que vous consommez. Les informations présentées ici servent uniquement à titre informatif et ne remplacent aucunement un diagnostic ou un traitement médical.
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